Clotaire installe sa prisonnière dans une de ses villas royales à Athis, près de Péronne. Elle y rçoit une éducation poussée, se nourrit de culture gréco-latine mais se passionne plus encore pour l’Evangile et la vie des saints.
Devenue jeune fille d’une grande beauté , elle apprend que le roi Clotaire, devenu veuf, veut l épouser. Epouvantée, elle s’enfuit. Les hommes d’armes de Clotaire la rattrapent sans peine et la ramènent à Soissons. Elle voit là le signe de la volonté divine et se résigne. Elle sera sereine. Son coeur est débordant de pitié mais d’une pitié énergique et efficace : elle organise une « source populaire » et c’est elle-même qui sert les malheureux. Elle essaie d’adoucir le coeur de son époux, tâche bien plus difficile.
Radegonde était reine depuis une dizaine d’années. Son jeune frère vivait près d’elle à la Cour. Clotaire pour quelque obscure raison politique le fit assassiner. La réaction de Radegonde fut immédiate et sa résolution absolue : elle ne pouvait plus être l’épouse de ce roi assassin. Son mariage avec Clotaire n’était pas rompu mais la séparation était définitive.
Radegonde est maintenant libre d’être toute à Dieu. Elle se retire dans une villa que Clotaire lui avait donné lors de son mariage à Saix près de Chinon. Là, avec quelques jeunes filles qui l’ont suivie, elle peut enfin consacrer tout son temps à la prière et au service des malheureux. Mais l’installation à Saix se révèle trop précaire. Radegonde projette une installation plus stable, reconnue officiellement tant par l’Eglise que par les pouvoirs publics. Poitiers est proche. Clotaire, maître de la ville donne le terrain et s’offre à payer les frais de la construction. C’est dans un vrai monastère que Radegonde veut vivre.
Elle y passera environ 35 ans, n’en sortant qu’une seule fois pour aller visiter, en Arles les moniales de Saint Césaire, dont elle a adopté la Règle de vie. Elle moura le 13 août 587. L’abbaye Sainte Croix fondée par Sainte Radegonde a traversé sans interruption 14 siècles. Dès sa mort, à l’age de 68 ans, elle fut canonisée et son corps, repose depuis à Poitiers. En 1542, sa dépouille fut profanée et brûlée en partie.
Les restes du corps de Sainte Radegonde furent alors répartis dans les principaux lieux de culte qui lui étaient dédiés.